Comité Régional Dauphiné-Savoie de Scrabble®

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Année 2008

De l'art de l'excuse - 1Jean Eyraud03/11/08


Comment réussir au scrabble ? Eternelle question qui reste sans réponse réellement satisfaisante.

Dans la série « on a tout essayé », figurent au catalogue :

1) Potasser l’ODS en apprenant ou non les définitions (on peut jouer CUMULET en croyant qu’il s’agit du derrière d’un âne et le rater en sachant qu’il s’agit d’une culbute belge). Ce procédé a ses partisans qui peuvent ainsi devenir d’authentiques puits de sciences mais qui ne parviennent pas toujours à faire fructifier leur investissement laborieux faute d’une technique de grille satisfaisante.

2) S’abonner à Scrabblerama et acheter des ouvrages spécialisés dispensant les meilleurs conseils de doctes spécialistes. Mais le courageux lecteur se noie parfois dans les abysses séparant la théorie de la pratique.

3) Se montrer boulimique de parties. C’est là une manière plus ludique d’essayer de s’améliorer. Mais est-elle réellement efficace ? Ne vous est-il pas arrivé, comme à moi, de jouer la même partie à quelques mois d’intervalle en étant victime des mêmes lamentables carences ?

4) Apprendre des listes de mots (anagrammes, invariables, défectifs, etc.). Outre son aspect fastidieux et ingrat cet exercice entraîne souvent des confusions et, in fine, on mélange tout.

Alors, devant l’inanité de toutes ces tentatives désespérées, de tous ces efforts stériles, j’ai décidé de vous faire bénéficier d’une méthode infaillible, peaufinée par des années d’expérience. En partant de la simple constatation que de nombreux scrabbleurs s’adonnent également à un deuxième vice : la pratique du tarot. Sachant que, dans cet exercice, on juge souvent le talent d’un champion à sa façon plus ou moins habile d’utiliser cette carte maîtresse qu’est l’excuse, il est tout à fait logique d’appliquer cette pratique de l’excuse à notre jeu. L’excuse doit devenir un atout maître dans la manche de tout scrabbleur qui se respecte, qu’il soit addict aux compétitions ou plus simplement joueur de club.

En suivant des règles simples et logiques, à la portée de tous et sans grand travail mes conseils vont vous ouvrir un horizon de potentialités virtuelles insoupçonnées. Exemple : « certes je suis à 75% sur cette partie, mais si je n’avais pas été gêné par ceci, handicapé par cela, c’était à 95% que je pouvais prétendre. » Rien qu’avec un bon faux-fuyant vous avez tout naturellement amélioré de 20% votre score.

Quel joueur pourrait ambitionner, même au prix d’un labeur de titan, une telle marge de
progression ? Ainsi avec l’excuse vous atteignez rapidement des sommets virtuels que vos amis vous envieront avec une pointe de jalousie mal dissimulée. Bien sûr cela passe par un apprentissage précis dans lequel l’imagination, le culot, voire la mauvaise foi sont des vertus indispensables. Mais le jeu en vaut la chandelle. Vous ne sortirez plus jamais d’une partie avec cette pénible impression de frustration tout à fait justifiée. A l’exception de quelques super séries (et encore...), qui n’est pas à chaque top perdu, envahi d’un sentiment de gâchis en pensant « j’aurais pu éviter cet échec ... » ?

Evidemment il y aura toujours des démagogues, constituant heureusement une infime minorité, pour affirmer qu’un top perdu c’est un coup mal joué et qu’ils n’ont aucune excuse à faire valoir. Une telle attitude est tout simplement déplorable, une insulte envers les règles les plus élémentaires de l’esprit du jeu et révèle chez leur auteur un manque évident de la moindre parcelle d’imagination. A la réflexion ces joueurs là, n’ont dans leur échec, que ce qu’ils méritent et, avec une telle mentalité, il est certain qu’ils ne pourront jamais atteindre les sommets. Alors que l’immense majorité, le bataillon de
tous les porteurs d’alibis, ont eux, grâce à leurs excuses une marge d’amélioration quasi infinie. Ces perspectives seront développées dans les prochains numéros.



Cet article est dans le supplément des exquis mots Gap en sait du mois de Novembre.

Chaque mois Jean Eyraud publie une feuille savoureuse qui vaut le détour.
Tous les numéros ainsi que les suppléments sont téléchargeables ici.

AM