Comité Régional Dauphiné-Savoie de Scrabble®

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Année 2011

Avant-AprèsAnnie-Claude Domenici04/11/11

Avant j’écrivais des petits textes de prose pour évoquer des émotions qui pouvaient être ressenties par tous. Cela donnait ceci :

« Il fut un temps, pas très lointain, je vivais dans un univers strié par les pylônes de haute tension, les rails ferroviaires, les dégazages d’aéroplanes. De temps en temps apercevait-on des mésanges qui se hasardaient à quelques hauteurs entre les antennes de télévision.
Au crépuscule, je regardais les couchers de soleil dans le reflet des vitres des étages supérieurs et lorsque la pluie tombait je la voyais s’échapper par flots dans les bouches d’égout faute d’être absorbée par des terres labourées.
Aujourd’hui mon horizon est verdoyant, feuillu. Les hauteurs, celles du Vercors,  que j’observe, sont celles de magnifiques roches calcaires dont les couleurs se transforment selon l’épaisseur des nuages.
Les matins annonciateurs de beau temps, de longs rubans de brume agrémentent les parcours de l’Isère et du Rhône. »

Et puis, l’idée me prit de m’inscrire à la Fédération de Scrabble afin d’utiliser mon temps de loisirs de manière fructueuse. Je fus très étonnée de constater la richesse de vocabulaire qui m’avait échappé. Je crois bien que Victor Hugo malgré ses 45 millions de caractères écrits à travers ses romans, poésies, pièces de théâtre, essais, discours…n’en possédait pas autant que tous ces scrabbleurs traquant le mot rare. Alors je repris ma copie d’antan et la transformait en m’appliquant à utiliser le mot le plus juste, en espérant qu’il soit aussi le plus cher s’il venait à être placé.

« Ainsi en attendant que frimassent les arbres de nos collines et jardins, je repense à l’époque, pas très lointaine, où je vivais dans un univers bretté par les sapines, les rails, les zincs. De temps en temps apercevait-on quelques rémiz se hasardant entre les perches complantées sur les faîtes.
Au crépuscule, je zieutais les déclins de l’astre solaire dans le reflet des tabatières. Lorsque la drache tombait, elle s’échappait par flot dans les cloaques construits à cet effet.
Aujourd’hui, mon horizon est tout autre. Il est herbeux, feuillé. Les hauteurs sont celles d’augustes roches calcaires. Lors des averses ce sont les scialets et karsts du Vercors qui engloutissent le flot pluvial.
Les matins prodromiques de beau temps de longs rubans de brouillasse pavoisent les bermes de l’Isère et du Rhône. »

Annie-Claude Domenici